août 04, 2011

Le sédévacantisme est une hérésie !


Sans prendre  position sur cette question avant d’avoir proposé une analyse du texte espoposé, qu’il nous soit permis de réaffirmer que l’actuel Pape de Rome Benoît XVI nous semble exempt de toute critique et le considérons comme l’un des plus grands Papes de Rome depuis fort longtemps.

JPB



Certains, illusionnés par l’erreur sédévacantiste, semblent choqués de découvrir que les Papes peuvent faillir dans leur doctrine. Et pourtant tel est bien le cas. Faut-il le déplorer ? évidemment, et cela est fort triste lorsque l’Eglise traverse de telles périodes, ce qui est bien le cas depuis Vatican II. Mais convient-il pour autant de s’ériger en juge, de dire que l’Eglise n’est plus l’Eglise, de ne plus reconnaître les Pontifes ?

Il est clair que non ! car au prétexte que les Papes soutiennent des thèses modernistes, en s’érigeant en parfait luthérien, sans autorité aucune, en juge et exécuteur d’une sentence de déposition, le fidèle risque de détruire l’Eglise et de l’anéantir en brisant son unité par une attaque violente dirigée contre la chaire de Pierre. On comprend ainsi immédiatement le caractère satanique d’une telle attitude.

I. La possibilité de l’erreur chez le Pape

  En effet, en dehors de son enseignement ex cathedra et en dehors de son enseignement ordinaire, quand il cesse de répéter ce que la tradition unanime tient pour révélé, et donc quand il parle comme théologien privé, un Pape peut tomber dans l’hérésie. Or l’affirmation claire que le Pape peut verser dans l’hérésie est corroborée par Innocent III, Innocent IV, Grégoire IX, Adrien VI, Paul IV, etc.

  

  

« Le Pontife, peut errer, même dans les choses qui touchent la foi… »

Adrien VI (+1523)



Citons Adrien VI :

« Je dis que si l’on entend par l’Église Romaine sa tête, c’est-à-dire le Pontife, il est certain qu’elle peut errer, même dans les choses qui touchent la foi, en affirmant l’hérésie par sa détermination ou par quelque décret. En effet, plusieurs pontifes romains furent hérétiques..» (Quodiblet., XI, 22, cf. Bossuet, Oeuvres Complètes, t. XII., p. 2)



Ainsi, le doute n’est plus possible : les papes peuvent tomber dans l’hérésie, sauf dans leur Magistère solennel qui est, lui seul, intrinsèquement infaillible. Le Concile du Vatican en 1870 s’est empressé de délimiter rigoureusement l’aire de cette infaillibilité. Il a dressé la liste exhaustive des conditions précises, déterminantes, de l’enseignement “ ex cathedra ” :



« Le Pontife romain, lorsqu’il parle ex cathedra, c’est-à-dire lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, qu’une doctrine sur la foi ou les mœurs doit être tenue par toute l’Église, jouit, par l’assistance divine à lui promise en la personne de saint Pierre, de cette infaillibilité. » Pastor Aeternus, 1870.



Le Concile qui a donc proclamé l’infaillibilité a aussi fortement proclamé qu’en dehors de ces conditions le Pape demeurait capable d’erreur et ne pouvait donc être suivi aveuglément. Cette possibilité – sans laquelle il serait comme Dieu – est depuis toujours connue et professée par l’Église. Un canon du Décret de Gratien en fait mention explicite. Or, si le Décret est une compilation de formules canoniques datée de 1119, ce canon remonte à une beaucoup plus haute antiquité ; il sera sans cesse confirmé par un usage constant dans la suite des temps.





« Le droit divin place le Pontife romain au-dessus de toute l’Église. »



Un élément important de ce décret :

« Que nul mortel n’ait l’audace de faire remontrance au pape pour ses fautes ; car il ne peut être jugé par personne celui qui doit juger tous les hommes. »  

Et pourquoi ne peut-il être jugé ? Parce que l’évêque de Rome est le successeur de Pierre de droit divin !

« Le droit divin de la primauté apostolique place le Pontife romain au-dessus de toute l’Église. » Pastor Aeternus, 1870.



II. La solution de Bellarmin est inapplicable

    Bellarmin propose il est vrai une solution radicale, mais inapplicable :

 « Un Pape manifestement hérétique a cessé de lui-même d’être le Pape et la Tête, de la même façon qu’il a cessé d’être Chrétien et membre du Corps de l’Eglise ; et pour cette raison il peut être jugé et puni par l’Eglise. C’est la sentence de tous les anciens Pères….»  (Saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice 2,30)

Il faut remarquer qu’il propose cette solution sans réelle conviction parce qu’il considère pareil cas comme irréel et pratiquement impossible. « Un pape hérétique est déposé ». La raison en est simple. L’hérésie étant une mort spirituelle, un abandon de l’Église, tout pape qui tombe dans l’hérésie se trouve spirituellement mort et retranché ipso facto de l’Église. Il est, de ce fait même, déposé ; il a cessé de son propre chef d’occuper le Siège Apostolique. Cette solution, excellente en théorie, ignore délibérément l’aspect concret de la question. Admettre l’idée d’une déposition du pape automatiquement provoquée par son erreur manifeste aurait deux conséquences pastorales, l’une fâcheuse, l’autre burlesque. Fâcheuse : une telle réaction n’arrivera jamais, fût-ce aux jours de l’Antéchrist. La masse suivra toujours le Pontife régnant. Ou burlesque : n’importe quel mécontent pourra déclarer, n’importe quand, pour n’importe quel motif, que le pape est hérétique et donc qu’il n’est plus pape. Tandis que les masses ne bougeront pas d’une fidélité de charbonnier, les excentriques contesteront tout pape quel qu’il soit et, au nom de Bellarmin, le déclareront déposé !





  »L’Eglise, ni aucune puissance en ce monde

 n’a pas puissance sur la Papauté »



Cajetan propose l’autre branche du dilemme, suivi par Jean de Saint Thomas et d’autres, où nous nous rangeons nous-mêmes : « Un pape hérétique doit être déposé ».

Par ailleurs il rajoute ceci qui est fondamental, à savoir que nul n’a autorité pour déposé le Pape hérétique, puisque le Pape n’a pas de supérieur sur la terre :

« Puisqu’il est donc certain qu’un Pape qui est devenu hérétique incorrigible n’est pas automatiquement destitué et doit être destitué par l’Eglise et que l’Eglise n’a pas puissance sur la Papauté, et que l’Eglise a puissance au-dessus de l’union de Pierre avec la Papauté, en tant qu’elle est son œuvre, il faut dire que, quand Pierre, devenu hérétique incorrigible est déposé par l’Eglise, il est jugé et déposé par une puissance supérieure non à la Papauté mais à l’union entre la Papauté et Pierre. »  Cardinal Cajetan, De Comparatione Auctoritatis Papæ et Concilii, c. XX .1511- 

Ce qui veut dire deux choses également importantes : s’il arrive qu’un pape soit hérétique, il faudrait procéder à sa déposition pour qu’il cesse d’être pape, mais, et ce rappel est fondamental :

« Il ne peut être question de jugement et de déposition d’un pape dans le sens propre et strict des mots. Le vicaire de Jésus-Christ n’est soumis à aucune juridiction humaine. Son juge direct et immédiat est Dieu seul. » (R. Naz, Dict. de Droit Canonique, t. IV, col. 1159)

« Le Siège suprême n’est jugé par personne. »  (Can. 1556)

De ce fait, comme personne ne peut réaliser ni un jugement du Siège suprême, ni encore moins réaliser sa déposition, le Pape reste donc dans sa charge, et doit être reconnu comme Pape. Puisque l’Église n’est pas supérieure au pape, et que lui-même n’a aucun supérieur en ce monde, n’est jamais déposé :

« De droit divin, l’Église doit être unie au pape comme le corps à la tête… » (Tit., III, 10).

III. Le sédévacantisme conduit à l’hérésie !

Mais aussitôt des questions se posent en abondance sur la manière et les moyens de cette déposition. Qui déposera le pape ? L’Église, évidemment. Mais l’Église a-t-elle la compétence requise pour juger le pape qui est en personne le Chef et le Juge Souverain de tous ?  La réponse est négative, car seul le Christ a autorité sur le Pape.



Savonarole  dans son hérésie soutenait :

« Le pape, en tant que pape, est infaillible :

s’il se trompe, il n’est plus pape… »

 Sermon - 1498,

Résultat, l’idéologie sédévacantiste se retrouve dans la situation identique à celle du moine Savonarole (1452-1498) qui fulminait en 1498 contre le Pape Alexandre VI Borgia :

 « Le pape, en tant que pape, est infaillible : s’il se trompe, il n’est plus pape… Vous croyez que Rome me fait peur : je n’ai aucune peur; nous marcherons contre eux comme contre des païens… nous ouvrirons la cassette, et il sortira tant d’ordure de la cité de Rome, que l’infection s’en répandra par toute la chrétienté. L’Église ne me paraît plus l’Église ! Il viendra un autre Pape à Rome! » (Cf.  Savonarole, Sermons, écrits politiques et pièces du procès, Le Seuil, 1993).





Pour Jean Huss :

« Si le pape est mauvais

personne ne lui a donné de pouvoir sur les fidèles…

il n’est pas pape . »



   Le sédévacantisme rejoint de même Jean Huss (+1415) qui était indigné à la seule idée que l’Église de Rome n’était pas toujours un guide infaillible en matière de foi et s’écriait : « Malheur à moi si je ne prêche, si je ne pleure, si je n’écris pour dénoncer de semblables abominations ! » Ces thèses furent condamnées au Concile de Constance (1414-1418), et en particulier celles-ci : « Si le pape est réprouvé et mauvais, il est par conséquent, un membre du diable, personne ne lui a donné de pouvoir sur les fidèles…il n’est pas pape »,  et : « Si le pape est mauvais et surtout s’il est réprouvé, comme Judas l’apôtre, il est du diable… et il n’est pas la tête de la Sainte Église militante, car il ne lui appartient pas.  Le pape n’est pas le successeur vrai et manifeste du prince des apôtres, Pierre, s’il vit d’une manière contraire à celle de Pierre ; s’il est avide de biens, il est alors vicaire de Judas Iscariote. Un pape ou un prélat mauvais réprouvé n’est pasteur que d’une manière équivoque ; en réalité, c’est un voleur et un brigand. Si le pape vit d’une manière contraire au Christ, même s’il a été promu en vertu d’une élection correcte et légitime selon les règles humaines communes, cependant il a été promu autrement que par le Christ, étant donné qu’il n’a accédé à cette charge que par une élection faite principalement par Dieu. Car Judas Iscariote a été élu correctement et légitimement à l’apostolat par le Christ Jésus, et cependant « il s’est introduit dans la bergerie par une autre voie ». Les apôtres et les prêtres fidèles du Christ ont dirigé fermement l’Eglise pour les choses nécessaires au salut (…) et feraient ainsi jusqu’au jour du jugement, en cas de défaillance tout à fait possible du pape.»  (Concile de Constance, 15ème session, 6 juillet 1415 : décret  » Quilibet tyrannus « ).

En réalité, en s’érigeant en juge, en usant d’un esprit républicain et démocrate séditieux méprisant le devoir d’obéissance catholique, le sédévacantisme se fait l’héritier de Jean Huss et de Savonarole, il se fait protestant, schismatique et concrètement hérétique en s’écartant de la discipline ecclésiale de l’Eglise.

Conclusion

   Le Libellus fidei adressé par Adrien II au VIIIe Concile de Constantinople (Mansi XVI, col. 126) nous maintient donc sur la bonne voie. Évoquant à propos d’Honorius le droit des fidèles à résister au pape prévaricateur, il rappelle qu’il est “ licite ” aux inférieurs de résister aux directives de leurs supérieurs et de rejeter leurs erreurs, dans le seul cas d’hérésie. Il ajoute que pourtant aucun patriarche ni aucun évêque n’aurait, même dans ce cas, le droit de proférer une sentence d’anathème si ce n’est du consentement préalable du Souverain Pontife Lui-même. Chacun doit donc résister à l’hérésie et la combattre, même venant d’un pape. Mais pour juger le pape et prononcer une sentence de condamnation contre lui, nul n’est qualifié pour le faire si ce n’est le Christ. La remarque de Mgr de Ségur est utile sur ce point :

« Si l’esprit de révolte venait à briser quelqu’une des colonnes du temple ; si l’orgueil et la passion venaient à séparer de l’unité catholique quelque prêtre, quelque Evêque, que faudrait-il faire ? Demeurer inébranlable dans la foi de Pierre, dans la foi du Pape infaillible. Là où il est, là est l’Eglise, et là seulement. » Mgr de Ségur, Le Dogme de l’infaillibilité, 1896.





« Là où est le Pape, là est l’Eglise, et là seulement ! « 



Achevons cette analyse par ces lignes du cardinal Pie, qui montrent que le Pape peut parfois faillir dans ses jugements :

« Jésus- Christ a promis à ses apôtres, et par dessus tout au chef des apôtres, d’être avec eux jusqu’à la consommation des siècles. Toutefois, les successeurs des apôtres (les évêques)  n’ont point hérité de l’infaillibilité, ni surtout de l’impeccabilité ; et le successeur de Pierre lui-même, infaillible dans la doctrine, peut se montrer plus ou moins sage, plus ou moins fort en face des difficultés qui surgissent, des solutions qui sont proposées, des déterminations qui doivent être prises. » (Mgr Pie,  œuvres de Mgr de Poitiers, Tome IV, p. 270). 

Le problème, terrible s’il en est du sédévacantisme, c’est qu’il oublie que l’Eglise, divine et humaine, en la personne du Pontife, peut parfois, comme l’écrit Mgr Pie, se montrer « plus ou moins sage, plus ou moins forte ». Or les fidèles séduits par les fumées illusoires d’un discours prônant la vacance du Saint-Sège, érigent leur jugement personnel en décision universellement, immédiatement exécutoire, et finalement, croyant demeurer catholiques, sombrent dans le schisme et l’hérésie et se font les héritiers de Jean Huss ou de Savonarole !

 Source


Mgr Fellay : Rome refuse d’examiner le concile !





Mgr Fellay déclare à propos de la position de Rome :  

« Si une condamnation du concile intervient un jour,

ce ne sera pas demain. »



Mgr Bernard Fellay, l’actuel supérieur général de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, qui, en février dernier, doutait d’un accord possible avec Rome, estime aujourd’hui, comme il fallait s’y attendre, que les entretiens théologiques engagés avec le Vatican ne déboucheront ni sur une « brusque rupture », ni sur une « solution subite » selon une récente interview diffusée sur le site de la Fraternité .

Ces entretiens théologiques entre le Vatican et le mouvement fondé par Mgr Lefebvre qui a refusé les réformes du concile Vatican II, et a résisté il y a 40 ans aux réformes modernistes, ont été voulus par le pape Benoît XVI, afin, selon les propres termes du Souverain Pontife :   »De reconstruire l’unité au sein de l’Eglise catholique ».





« Ceux qui veulent être fidèles au pape déclare Mgr Fellay,

 nous considèrent avec respect

et attendent de nous beaucoup pour l’Eglise. »



Cependant, interrogé sur l’issue possible de ces conversations, le successeur de Mgr Lefebvre a répondu, laissant apparaître quelques doutes quant à la capacité d’une entente rapide avec Rome, notamment sur le jugement à avoir l’égard des conséquences néfastes du concile Vatican II :

« A Rome, un certain changement est notable à notre égard, bien que cela n’ait pas encore grand effet. Il me semble que notre travail est apprécié par certains, alors qu’il est haï par d’autres. Les réactions à notre égard sont très contrastées. On voit bien qu’il y a deux camps, l’un favorable, l’autre hostile, ce qui rend les relations assez difficiles, car on se demande toujours qui aura le dernier mot. Il reste cependant que ceux qui veulent être fidèles au pape nous considèrent avec respect et attendent de nous beaucoup pour l’Eglise. Mais de là à voir des effets concrets, il faudra encore patienter ! Vu la tournure de ces discussions, je ne pense pas qu’elles déboucheront sur une brusque rupture ou sur une solution subite. Deux mentalités se rencontrent, ajoute-t-il, mais la volonté d’entrer en discussion – au niveau théologique – est bien réelle. C’est pourquoi, même si le développement risque d’être long, les fruits pourraient être quand même prometteurs. Si une condamnation du concile intervient un jour ce ne sera pas demain. Il se dessine assez clairement une volonté de correction de la situation actuelle. Sur l’état présent de l’Eglise, particulièrement grave, nos appréciations se rejoignent en de nombreux points, tant sur la doctrine que sur la morale et la discipline. Cependant la tendance dominante, à Rome, consiste toujours à exonérer le concile : on ne veut pas remonter jusqu’au concile, on cherche d’autres causes, mais surtout pas le concile ! »

Dans ces conversations théologiques, les positions de départ sont en effet très opposées, Rome demandant aux traditionalistes de reconnaître Vatican II, tandis que ceux-ci refusent l’oecuménisme, l’ouverture au monde (qui a remplacé la « royauté sociale du Christ »), la liberté religieuse, ou encore la collégialité au sein de l’Eglise (au lieu de l’infaillibilité papale). Si la messe en latin, qui faisait également partie des revendications lefebvristes, a été autorisée il y a près de trois ans par le pape, néanmoins la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, qui  compte environ 500 prêtres et revendique quelque 150.000 fidèles dans 50 pays, dont 30.000 en France, considère, à juste titre, que c’est à Rome de revenir sur certains points contestables du concile, et non à elle de faire allégeance aux réformes voulues par Vatican II.







Visitez le Vatican !







Cliquez avec votre souris sur le lien ci-dessous : 

VISITE VIRTUELLE DU VATICAN ! 










Après l’examen de l’erreur sédévacantiste dénoncée et mise nettement en lumière dans nos articles 1, 2, 3, 4, et avant que nous établissions une nouvelle synthèse de ce sujet qui nous aura donné l’occasion d’éclairer en quoi la position soutenant la vacance du Saint-Siège est irrecevable, fautive, inexacte, coupable et schismatique, nous vous proposons, symboliquement, un pèlerinage virtuel au Vatican afin que chacun puisse mieux approcher ce que représente, dans son éminente dimension sacrée, la chaire de l’Apôtre Pierre. 

La visite du Vatican s’apparente à un pèlerinage sur la tombe des Saints Apôtres, Pierre et Paul, certes une visite virtuelle ne saurait remplacer un véritable déplacement à Rome, mais il n’est pas inutile de savoir que des indulgences sont accordées aux fidèles qui viennent prier à Saint Pierre, ceci nous semblant utile d’être rappelé

Ainsi, en 2008, à l’occasion des deux mille ans de la naissance du saint apôtre Paul, des indulgences spéciales furent accordées à ceux qui se rendraient à Rome. La Pénitencerie apostolique, à laquelle le Saint-Père avait confié la tâche de préparer et rédiger le Décret sur la distribution et l’obtention des Indulgences qui étaient valables pendant toute la durée de l’Année paulinienne dont voici les termes :

« A tous les fidèles chrétiens et à chacun d’eux véritablement repentis, purifiés comme il se doit par le Sacrement de la Confession et nourris par la Sainte Communion, qui visiteront pieusement sous forme de pèlerinage la Basilique papale Saint-Paul sur la via Ostiense et prieront selon les intentions du Souverain Pontife, est accordée et donnée l’Indulgence plénière de la peine temporelle pour leurs péchés, une fois obtenu la rémission sacramentelle de ceux-ci et le pardon de leurs manquements. L’Indulgence plénière pourra être utilisée par les fidèles chrétiens soit pour eux-mêmes, soit pour les défunts, autant de fois que seront accomplies les œuvres prescrites; étant toutefois établie la norme selon laquelle on ne peut obtenir l’Indulgence plénière qu’une fois par jour. Ensuite, afin que les prières qui sont élevées au cours de ces saintes visites conduisent et invitent plus intensément les âmes des fidèles à la vénération de saint Paul, il est établi et disposé ce qui suit:  les fidèles, outre à élever leurs supplications devant l’autel du Très Saint Sacrement, chacun selon sa piété, devront se rendre à l’autel de la Confession et réciter avec dévotion le « Notre Père » et le « Credo », en ajoutant de pieuses invocations en l’honneur de la Bienheureuses Vierge Marie et de saint Paul. Et cette dévotion doit toujours être étroitement unie à la mémoire du Prince des Apôtres, saint Pierre. »

 Donné à Rome, du siège de la Pénitencerie apostolique, le 10 mai, année de l’incarnation du Seigneur 2008, veille de la Pentecôte.

 Card. STAFFORD 
Grand Pénitencier

S.Exc. Mgr Gianfranco GIROTTI,
o.f.m. conv.
Evêque titulaire de Meta, régent


Le sédévacantisme est luthérien !





Le cardinal Cajetan s’est opposé à  l’attitude schismatique de Luther, 

comparable à celle des sédévacantistes ! 

   Comme nous avons cherché à le démontrer dans notre dénonciation de l’erreur sédévacantiste, si théoriquement un Pape devrait être déposé dans le cas où il enseignerait l’hérésie, concrètement il ne l’est jamais pour la simple et bonne raison qu’il n’existe nulle instance ecclésiale possédant l’autorité nécessaire pour procéder à cette déposition.  

En effet, quelles que soient les fautes personnelles, les prévarications, les forfaitures, quels que soient les actes schismatiques et les enseignements hérétiques dont les Pontifes constitués en autorité peuvent se rendre coupables, nul n’est habilité de son propre mouvement, de par sa décision personnelle à déclarer déchu de sa charge et dépouillé de ses pouvoirs un membre quelconque de la hiérarchie catholique. Ceci est juridiquement impossible, spirituellement impensable, formellement irréalisable.De ce fait si le Pape hérétique devrait perdre son pontificat sur une déclaration officielle d’hérésie, néanmoins, et c’est là que réside la difficulté majeure, il est clair qu’une telle déclaration ne peut être légalement exécutée, car le Pape n’a pas de supérieur sur la terre qui soit capable de le juger et de le démettre de sa fonction. De la sorte, même s’il tombe dans une hérésie notoire, ce qu’à Dieu ne plaise, le Pape ne perd jamais son pontificat.  

  Le « De Comparatione Auctoritatis Papæ et Concilii » (1511) du Cardinal Cajetan, maître Général de l’Ordre des Dominicains, évêque de Gaète, légat des Papes Jules II et Léon X,  expose, fort nettement et sans contestation aucune, la possibilité de distinguer dans le Pape, en temps normal comme en cas d’hérésie, entre un élément formel et un élément matériel, et soutient la possibilité de la séparation de ces deux éléments lorsque cela est imposé par une situation anormale ou imprévue : 

- « Puisqu’il est donc certain qu’un Pape qui est devenu hérétique incorrigible n’est pas automatiquement destitué et doit être destitué par l’Eglise et que l’Eglise n’a pas puissance sur la Papauté, et que l’Eglise a puissance au-dessus de l’union de Pierre avec la Papauté, en tant qu’elle est son œuvre, il faut dire que, quand Pierre, devenu hérétique incorrigible est déposé par l’Eglise, il est jugé et déposé par une puissance supérieure non à la Papauté mais à l’union entre la Papauté [MATIERE] et Pierre [FORME]. » 

- Cardinal Cajetan, De Comparatione Auctoritatis Papæ et Concilii, c. XX .1511- 

Ce passage signifie bien, que la déposition du Pape hérétique consiste en réalité, non pas dans une perte concrète de son Siège, ou en une coupable et inacceptable non reconnaissance produite par leur jugement privé – jugement comparable dans son principe au libre examen de Luther ou de Calvin, que s’autoriseraient, pour la perte définitive de leur âme, les fidèles ou les clercs – mais en la séparation invisible exécutée en lui par le Christ (la Puissance supérieure), entre la Papauté et Pierre, c’est-à-dire entre la « matière » et la « forme » du pontificat, conservant donc visiblement pour ne point troubler les cœurs et éviter le schisme et le scandale, le Pape dans sa chaire du point de vue matériel, qui devrait de ce fait toujours être considéré, respecté et révéré comme tel par tous les membres de l’Eglise. 



Le Siège suprême n’est jugé par personne ! 

Cette vérité nous est d’ailleurs confirmée par les termes du Traité de Droit Canonique qui stipule que si : 

« le pouvoir du pape cesserait par suite de démence perpétuelle ou d’hérésie formelle. [...] Étant donné que le Siège suprême n’est jugé par personne (can. 1556), il faudrait conclure que, par le fait même et sans sentence déclaratoire, le pape serait déchu.» (Naz, Traité de Droit Canonique, t, I, p.376-377), ceci montrant bien que perdre une charge sans « sentence déclaratoire » c’est en réalité, pour une institution comme l’Eglise, ne pas la perdre « matériellement » puisque aucune structure ecclésiastique connue, ni n’existe et ni n’a la moindre autorité pour proclamer, décider, affirmer, soutenir et donc, moins encore exécuter une telle impensable et inapplicable sentence de déchéance ! 

D’ailleurs le Dictionnaire de Droit Canonique ne dit pas autre chose : 

« Résumons en guise de conclusion, l’explication que les meilleurs théologiens et canonistes ont donnée à cette difficulté (Bellarmin, De Romano Pontifice, l. II, c.30; Bouix, De papa, t. II, Paris, 1869, p. 653; Wernz-Vidal, Jus Decretalium, l. VI, Jus poenale ecclesiae catholicae, Prati, 1913, p. 129). Il ne peut être question de jugement et de déposition d’un pape dans le sens propre et strict des mots. Le vicaire de Jésus-Christ n’est soumis à aucune juridiction humaine. Son juge direct et immédiat est Dieu seul. Si donc d’anciens textes conciliaires ou doctrinaux semblent admettre que le pape puisse être déposé, ils sont sujets à distinction et rectification. Dans l’hypothèse, invraisemblable d’ailleurs, où le pape tomberait dans l’hérésie publique et formelle, IL NE SERAIT PAS PRIVÉ DE SA CHARGE PAR UN JUGEMENT DES HOMMES, MAIS PAR SON PROPRE FAIT, PUISQUE L’ADHÉSION FORMELLE À UNE HÉRÉSIE L’EXCLUERAIT DU SEIN DE L’ÉGLISE. »
(R. Naz, Dict. de Droit Canonique, t. IV, col. 1159) 

Ce serait donc seulement par un acte non juridique par lequel Jésus-Christ Lui-même démettrait le Pape de ses fonctions qui pourrait mettre fin à la charge pontificale. Telle est l’opinion défendue par Cajetan et Suarez. Mais qui peut se substituer à Jésus-Christ pour se présenter devant le Souverain Pontife dans le but de le déposer ? Cela n’a aucun sens. 

  



Pour saint Robert Bellarmin, c’est le Christ qui,  

dans le Pontife, réalise l’union de la forme et de la matière. 

Mais il y a mieux, saint Robert Bellarmin lui-même, insiste sur cette distinction de la forme et de la matière dans le Pape, montrant que cette différence est placée sur l’autorité unique du Christ qui en commande l’union et en réalise la communion chez le Pontife :



 « Il faut observer que dans le Pontife coexistent trois éléments: Le Pontificat lui-même (le primat précisément), qui est une certaine forme: la personne qui est le sujet du Pontificat (ou primat) et l’union de l’un avec l’autre. De ces éléments, seul le premier, c’est-à-dire le Pontificat lui-même provient du Christ; la personne au contraire en tant que telle procède sans doute de ses causes naturelles, mais en tant qu’élue et désignée au Pontificat elle procède des électeurs; il leur appartient de désigner la personne: mais l’union elle-même procède du Christ, par le moyen (ou en le présupposant) l’acte humain des électeurs… On dit donc en vérité que les électeurs créent le Pontife et sont la cause qu’un tel soit Pontife… toutefois ce ne sont pas les électeurs qui donnent l’autorité ni ne sont cause de l’autorité. De même que dans la génération des hommes l’âme est infuse seulement par Dieu et cependant, puisque le père qui engendre en disposant la matière est cause de l’union de l’âme avec le corps, on dit que c’est un homme qui engendre un autre homme mais on ne dit pas que l’homme crée l’âme de l’homme. » 

                                                   Saint Robert Bellarmin, s.j.,  De Romano Pontefice I. 2, c. 17. 

  



Le jugement privé, chez les sédévacantistes,  

est identique à celui de Luther

excommunié par Léon X par de la Bulle  » Exsurge Domine « ,

à cause de son attitude schismatique ! 



Redisons-le avec tous les docteurs et théologiens de l’Eglise, la lignée corporelle de l’Eglise, non seulement de ses membres mais encore et surtout de la hiérarchie, ne peut jamais tolérer une interruption physique. Si, par une hypothèse absurde, cette lignée était interrompue même seulement pour un court laps de temps, l’Eglise ferait défaut et ne pourrait pas être rétablie. Cette continuité du corps de l’Eglise, qui est essentiellement hiérarchique, est analogique au feu, qui une fois qu’il a été éteint reste éteint. La raison est que, les successeurs matériels légitimes faisant défaut, il n’y aurait personne qui pourrait légitimement recevoir l’autorité du Christ et gouverner l’Eglise comme son vicaire. 

Ceci nous est expliqué ainsi : 

« En vérité, 1° la succession matérielle est nécessaire. En effet le Christ institua le ministère apostolique et voulut qu’il fût perpétuel: voici, dit-Il, je suis avec vous tous les jours, etc… Or, il ne serait pas perpétuel si les ministres de l’Eglise n’étaient pas dans une série ininterrompue successeurs des Apôtres; ergo. Et encore: l’Eglise doit être une seule et toujours égale. Le principe de l’unité de l’Eglise est le ministère institué par le Christ; donc il est nécessaire que dans l’Eglise il y ait toujours un unique ministère: il est nécessaire donc que l’Eglise soit dirigée par ce ministère que dès le commencement le Christ confia aux Apôtres. Et cela ne peut arriver si elle n’est pas toujours dirigée par ceux qui sont issus des Apôtres en une série ininterrompue; si en effet elle est dirigée par d’autres qui ne peuvent pas être mis en relation avec les Apôtres, en substance elle est dirigée par un ministère qui commence par lui-même, et non par celui qu’institua le Christ. Dans ce cas l’autorité serait multiple et l’Eglise cesserait d’être une mais deviendrait multiple, le principe de l’unité se multipliant. C’est pourquoi il est aussi manifeste, que la série des successeurs ne doit jamais être interrompue, si en effet à un certain point elle est interrompue, cesse ce ministère avec lequel l’Eglise doit être gouvernée et cesse le principe de sa vraie unité, l’Eglise elle-même cesse donc: mais si jamais un jour l’Eglise cesse, elle ne pourra plus être rétablie. »  

(DOMENICO PALMIERI, S.J. Tractatus de Romano Pontifice, Prati Giachetti 1891, pp. 286-288). 

  



 La série des successeurs de Pierre ne doit jamais être interrompue ! 

  Ainsi, parce que l’attitude sédévacantiste n’est pas basée sur des principes sûrs et objectifs, mais sur le subjectivisme de nature réformée qui fait imaginer dans la tête de certains que le Pape est déposé, elle fonctionne comme un puissant repoussoir à l’égard de l’Eglise et agit dans l’esprit selon le mode de la  « Désolation Spirituelle » qui est un mal intérieur de l’âme extrêmement grave. De plus, conduisant à la division de l’unité ecclésiale par le conclavisme, qui fait éclater l’ensemble du Corps mystique en une myriade de sectes, elle doit être expressément écartée, combattue avec fermeté et rejetée avec la plus extrême intransigeance car d’essence luthérienne !





RAPPEL DES CONCLUSIONS DU DEBAT ANTERIEUR :




LE SEDEVACANTISME EST UN PECHE MORTEL !





   « Sans la monarchie romaine, il n’y a plus d’Église. »

- Joseph de Maistre, Du Pape, 1819 -

  



Nous nous doutions que les courts articles 1, 2, 3, de simples précisions minimales et circonstancielles et qui, volontairement, ne firent pas l’objet d’un long exposé plus conforme au format habituel de notre site doctrinal : laquestion.com, susciteraient quelques réactions dans les milieux sédévacantistes en raison de leur caractère critique appuyé et du nécessaire rappel, pourtant relativement bref, qu’ils faisaient de quelques vérités canoniques essentielles.

Cela fut en effet le cas, au-delà même de ce que nous avions soupçonné, provoquant des débats intenses et intéressants, ainsi que des  réactions diverses, dont une s’est même concrétisée par une « réponse », assez prévisible au demeurant de par sa conformité à la thèse classique du courant dont elle se réclame, dénommée : « Critique d’un article intitulé Les sacrements de l’Eglise sont valides ! »



Le sédévacantisme est tombé dans le piège du libre examen

dont se firent les avocats Calvin et Luther !

En effet, à constater l’émoi visible de ceux qui s’enferment avec entêtement dans l’option dramatique du schisme, il semble que nos modestes exercices de clarification aient provoqué un certain trouble dans ce petit monde égaré par les vapeurs du libre examen qui reproduit, avec une rare conformité en adoptant hideusement leur identique attitude apostate, le comportement de Calvin et l’hérésie de Luther

Nous ne reprendrons pas ligne par ligne le tissu des lassantes contrevérités régulièrement assénées par l’idéologie diffusant sataniquement la pensée d’une vacance du Saint-Siège. Cet exercice a montré depuis bien déjà trop longtemps sont inutilité, notamment envers les esprits bornés enfermés dans le sinistre cachot de leurs funestes illusions. Nous nous bornerons simplement à mettre en lumière, une fois encore, la puissante fausseté de l’unique thèse qui forme le tout du discours sédévacantiste, à savoir l’hypothétique absence actuelle d’un pape sur le trône de Pierre et des conséquences terrifiantes qui en découleraient dont en premier l’invalidité des sacrements.

I. Il y a déjà eu des papes hérétiques !

La première difficulté qui apparaît nettement au regard de l’Histoire, avant que nous nous penchions sur celle qui consiste à se demander qui a autorité pour décréter que le Pape « a renoncé à la foi catholique et soutient l’hérésie » , c’est qu’il y eut des précédents en la personne de Papes, sans même évoquer la vie scandaleuse, désordonnée, prévaricatrice, impie, criminelle et corrompue de certains, motif d’un grand trouble, qui enseignèrent ou soutinrent notoirement l’hérésie. Aussi humiliant que cela soit pour l’Eglise, il apparaît manifestement à l’examen que plusieurs Papes se sont fourvoyés dans l’erreur en matière de foi, s’y sont obstinés jusqu’à condamner les tenants de l’orthodoxie, parfois avec une certaine solennité :

 -   Libère est connu pour sa défaillance coupable de décembre 359, quand il accepte de signer, sous la contrainte de l’Empereur qui le tient prisonnier à Byzance, un formulaire semi-arien.

  –   Vigile, en 553, favorise l’hérésie en refusant de déclarer clairement la doctrine de l’Église qui affirme deux volontés dans le Christ, l’une divine, l’autre humaine.

 -    Boniface IV adopte en 612, une attitude non moins équivoque, et Saint Colomban la lui reprochera dans une Lettre d’une impressionnante véhémence !

  -  Honorius est, de tous les papes hérétiques, le plus célèbre et sans doute le plus gravement coupable qui lui valut l’anathème du VIe Concile de Constantinople, en 680, confirmé par le pape Léon II et repris par tous les grands Conciles œcuméniques jusqu’à l’époque moderne.

 -    Jean XXII, en Avignon, le jour de la Toussaint 1331, dit que les morts n’entreront dans la vision béatifique qu’à la résurrection, à la fin du monde !

Nous constatons ainsi, sans peine, en quoi l’éventualité qu’un Pape professe une erreur n’est pas chose nouvelle pour l’Eglise. D’ailleurs le Canon 2264 déclare illicite, mais pas automatiquement invalide, les actes de juridiction posés par quelqu’un qui a été excommunié: « Un acte de juridiction posé par une personne excommuniée, que ce soit au for interne ou au for interne, est illicite; cependant si une sentence condamnatoire a été prononcée, il devient invalide, sans porter préjudice aux prescriptions du Can. 2261; sinon il est valide. » Donc le clerc hérétique ne perd pas automatiquement ses fonctions, mais doit être déposé en bonne et due forme par l’autorité légitime avant d’affirmer qu’il n’est plus autoriré à exercer sa charge, autorité qui n’est point humaine et donc bien délicate à convoquer. Nous pouvons en conclure que l’hérésie, même externe, n’enlève pas automatiquement la juridiction.



                    Seul le Christ peut juger le Pape !

De la sorte, si théoriquement un Pape devrait être déposé s’il enseigne l’hérésie, concrètement il ne l’est jamais pour la simple et bonne raison qu’il n’existe nulle instance ecclésiale possédant l’autorité nécessaire pour procéder à cette déposition. En effet, quelles que soient les fautes personnelles, les prévarications, les scandales, les crimes, les forfaitures, quels que soient les actes schismatiques et les enseignements hérétiques dont les Pontifes constitués en autorité peuvent se rendre coupables, nul n’est habilité de son propre mouvement, de par sa décision personnelle à déclarer déchu de sa charge et dépouillé de ses pouvoirs un membre quelconque de la hiérarchie catholique.

 Ceci est juridiquement impossible, spirituellement impensable, formellement irréalisable.



Le Pape n’a pas de supérieur sur la terre !

  

De ce fait si le Pape hérétique devrait perdre son pontificat sur une déclaration officielle d’hérésie, néanmoins, et c’est là que réside la difficulté majeure, il est clair qu’une telle déclaration ne peut être légalement exécutée, car le Pape n’a pas de supérieur sur la terre qui soit capable de le juger et de le démettre de sa fonction. De la sorte, même s’il tombe dans une hérésie notoire, ce qu’à Dieu ne plaise, le Pape ne perd jamais son pontificat

  

  



Mgr Ngô-Dinh-Thuc (1897-1984) ,  

excommunié pour la consécration de l’antipape Domínguez,

est à l’origine de tous les sacres sédévacantistes et conclavistes,

responsable d’une multitude de lignées épiscopales hérétiques 

ayant des liens étroits

avec les Vieux Catholiques et avec toutes sortes de sectes et de sectaires,


II. Les dangers du sédévacantisme

Mais il y a surtout deux dangers gigantesques potentiels dans le sédévacantisme :

- Le risque de tomber gravement dans le subjectivisme en s’imaginant compétent, à la place du Christ, puisque le Pape n’a pas de supérieur sur cette terre, pour juger et déposer dans son esprit et selon l’effet du libre examen le Souverain Pontife, ce qui est une pure folie.

- Le péril absolu  de tomber dans l’hérésie majeure et terrifiante du conciliarisme, ou conclavisme  qui a été condamnée par l’Église (en effet qui peut nous dire, de façon certaine, qu’une déclaration d’hérésie venant d’un groupe d’évêques n’est pas une tentative de déposition ?), dont on sait qu’elle fait surgir des prétendus « Papes », élus par de pseudos évêques, et dont la conséquence directe est l’éclatement en d’innombrables morceaux disparates et de groupuscules ennemis, de la sainte unité de l’Eglise, dès lors brisée, morcelée et infectée irrémédiablement par l’esprit de secte.

  





La conséquence directe du sédévacantisme

 est l’éclatement en d’innombrables morceaux disparates

de la sainte unité de l’Eglise !



De la sorte, peu importe comment les sédévacantistes essayent de justifier leur position, il nous faut admettre que leur thèse périlleuse est capable de briser définitivement l’Eglise, et qu’elle n’est pas basée sur des décisions juridiques légitimes, mais sur un jugement subjectivif tout droit héritier de Luther. 

  Le seul critère objectif requis par la théologie catholique pour la reconnaissance d’un vrai Pape, est la reconnaissance de l’élu par les cardinaux réunis en conclave, puis par les évêques et par toute l’Église.

 Dans le cerveau des sédévacantistes, ce critère a disparu et ne peut plus être objectif, mais doit nécessairement faire appel à une source qui est fondamentalement personnelle, subjective, même si on essaye de la justifier, à grand renfort de multiples citations, en la faisant apparaître comme objective.  

 III. L’absence de Pape est impossible                           

    Par ailleurs, un autre problème important du sédévacantisme se signale à l’examen de ses positions, c’est son incapacité à pouvoir expliquer comment l’Église peut continuer d’exister d’une manière visible, alors qu’elle aurait été dépouillée de sa tête. Le sédévacantisme est à ce titre prisonnier d’une erreur formelle indépassable, liée à une interprétation étroite de la bulle de Paul IV, qui ruine toute sa thèse qui tient d’ailleurs en quelques mots : « Nul pape ne peut être hérétique, hors le pape soutenant Vatican II professe des hérésies, donc il n’est pas pape. »

Mais cette façon d’envisager le problème n’est logique qu’en apparence, car l’Histoire nous apprend que par le passé des papes ont soutenu des thèses hérétiques. Que l’Eglise a même reconnu des antipapes lors du grand schisme d’Occident, et que des conciles soutinrent des opinions condamnables. Le sédévacantisme est donc le pur produit d’un syllogisme, d’un hiatus intellectuel, d’une méthode argumentaire schizophrénique.

De plus, il ne faut jamais l’oublier, le jugement des fidèles constatant que les Papes soutiennent l’erreur, pour être éventuellement juste, ne peut cependant avoir force d’autorité canonique pour destituer ou déposer des Papes qui professent l’hérésie. Tout le problème est là. Les sédévacantistes excédent par leur attitude leur capacité légale en tant que membres de l’Eglise et finalement, en s’écartant de la Rome conciliaire par leur jugement subjectif personnel, se font Protestants en croyant demeurer catholiques. Il faut donc, d’obligation certaine, pour éviter cette situation schismatique, rejeter l’hérésie mais reconnaître le Pape quel qu’il soit, tant qu’il n’est pas déposé, non dans ce qu’il enseigne évidemment, mais dans ce qu’il représente comme successeur légitime, même très indigne, de Pierre.

Ainsi donc, bien que le constat des sédévacantistes soit juste lorsqu’ils pointent du doigt les dégâts occasionnés par Vatican II, leur logique est cependant faussée et leur solution inexacte, car sortir de l’Eglise et s’en écarter en établissant des hiérarchies parallèles, en ne reconnaissant plus le Pape comme légitime successeur de Pierre, est une erreur absolue doublée d’une faute gravissime, car c’est abandonner l’épouse mystique du Christ aux brigands.





 « Ceux qui affirment qu’il n’y a pas de Pape

simplifient trop les problèmes. La réalité est plus complexe. »

- Mgr Lefebvre, 1979 -



Mgr Lefebvre le déclarait positivement :

  « (…) ceux qui affirment qu’il n’y a pas de Pape simplifient trop les problèmes. La réalité est plus complexe. Si l’on se penche sur la question de savoir si un pape peut être hérétique on s’aperçoit que le problème n’est pas aussi simple qu’on le croirait… »  (La Nouvelle Messe et le Pape, 8 novembre 1979).

   La remarque de Mgr Lefebvre, montrant en quoi il est très délicat d’affirmer de façon péremptoire qu’un Pape est ou n’est pas hérétique, se double également pour nous d’une certitude fondée en raison naturelle et en conviction surnaturelle, certitude que nous recevons du célèbre auteur Du Pape, le comte Joseph de Maistre, qui fit tant pour défendre l’institution de la Papauté :

                    « Sans la monarchie romaine, il n’y a plus d’Église. »

Voilà notre conviction profonde, et la raison de notre position légitimiste en matière d’autorité ecclésiale, qui rejoint celle de Joseph de Maistre : la monarchie romaine fonde, fait et établit l’Eglise, et nul ne peut de sa propre volonté, du haut d’un imaginaire tribunal surgi de son jugement subjectif de simple laïc, voire de prêtre, d’évêque ou même de cardinal, décider de son propre chef de ne plus reconnaître le Souverain Pontife. Rien ne dépasse en valeur, la nécessité, par économie de suppléance vitale, la préservation absolue de l’institution Pontificale, d’autant en temps de crise extrême telle que nous la connaissons aujourd’hui, car une cessation de la visibilité de la charge pétrinienne conduirait à un mal plus grand encore facteur d’une destruction certaine pour l’Eglise.

 Or, une interrogation suit immédiatement ce que nous venons d’affirmer : cette monarchie, à la faveur du dernier concile, a-t-elle disparue, a-t-elle été abrogée, détruite, modifié ?

 La réponse est NON ! Par miracle Vatican II n’a pas touché à la Papauté.



Par miracle Vatican II n’a pas touché à la Papauté !



 Dès lors, si la fonction est intacte, si rien, par l’effet d’un grâce toute spéciale, n’a été modifié, perverti, transformé des éléments de la charge Pontificale, oeuvrons et prions pour que d’elle surgisse, à la faveur de la Divine Providence, un bon Pape qui, en convoquant un Vatican III de Tradition restaurera la foi de l’Eglise.

 Conclusion 

Nous le voyons, l’affirmation hâtive de la thèse sédévacantiste ne permet pas de résoudre une interrogation majeure et centrale, celle de savoir comment l’Église peut-elle continuer d’exister sans un pape à sa tête ? Si l’on suit la conviction des partisans de la vacance du Saint-Siège l’Eglise n’existerait plus. Mais dès lors qu’il y a l’Eglise, et Eglise il y a, il y bien un Pape qui la gouverne.





« les Portes de l’Hadès ne prévaudront jamais contre l’Eglise. »

 (Matthieu XVI, 18)





Il n’y a donc au fond qu’une seule question à poser aux sédévacantistes, qui est celle-ci :

 Pensez-vous que le Christ soit un menteur, un fabulateur ou un ignorant lorsqu’il déclare : « les Portes de l’Hadès ne prévaudront jamais contre l’Eglise. » (Mt XVI, 18) ?

Si tel n’est pas le cas, pourquoi donc faites-vous cependant de lui un menteur, un fabulateur et un ignorant, en méprisant la Sainte Ecriture, en proclamant, à l’exemple des différentes sectes Protestantes qui se sont séparées de l’Eglise, que les forces de l’Enfer ont triomphé de l’épouse du Christ depuis Vatican II en considérant qu’il n’y plus de successeur sur le trône de l’apôtre Pierre à Rome et que son siège est vacant ?

On le constate ainsi avec effroi, l’implicite de tous les textes sédévacantistes, c’est tout simplement que Notre-Seigneur Jésus-Christ nous aurait menti dans l’Evangile en déclarant, évoquant l’Eglise : « Et portae inferi non paraevalebunt adversus eam ».

Ainsi, au fallacieux prétexte de défendre la Tradition, le sédévacantisme soutient la négation de la parole de Notre-Seigneur dans l’Evangile, collabore à la destruction de la Chaire de l’Apôtre Pierre, et nie l’assurance de l’assistance permanente de Jésus-Christ lui-même auprès de son Epouse mystique :

             « Voici que Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la consommation des temps. »

                    Le sédévacantisme est donc un péché mortel !







 LIRE NOTRE TEXTE 

(fichier pdf téléchargeable de 33 pages) :



Le sédévacantisme est un péché mortel !







Le concile Vatican II n’est pas dogmatique !







Jean XXIII demanda solennellement au Concile Vatican II

lors de son discours d’ouverture,

de renoncer à l’exercice de son pouvoir !



   Les sédévacantistes, aveuglés par une conception puissamment erronée de l’infaillibilité, rejettent les Papes depuis Vatican II au prétexte que ce Concile aurait professé des hérésies. Or, le problème pour les délirants thuriféraires de la vacance du Saint Siège, c’est que si le Concile Vatican II avait la possibilité de délivrer un enseignement infaillible qui se serait imposé à l’ensemble des fidèles, pour autant il ne l’a point fait !

En effet, une chose est d’avoir la capacité d’exercer un pouvoir, et une autre est de s’en servir ! La démonstration juridique de la capacité du Concile à être infaillible, sur laquelle se figent rigidement les sédévacantistes, ne suffit pas pour décerner la note infaillible à ses Actes ; elle doit être complétée par une décision explicite.





Aucun dogme ne fut proclamé lors de Vatican II !



Il faut que les Pères usent délibérément de leur sacro-saint pouvoir selon toutes les conditions de son exercice légitime pour qu’un article de foi soit entériné, puisque l’assistance divine n’est pas – comme des millions de fidèles l’ont mal comprise et l’interprètent les sédévacantistes abusés et ignorants – universelle, constante, irrésistible ni inconditionnelle, dans le Concile comme dans le Souverain Pontife. C’est pourquoi, en se penchant sur Vatican et d’en faire la critique, il importe d’abord de préciser si ces autorités humaines et faillibles ont voulu ou non, ou dans quelle mesure, engager dans leurs enseignements et leurs décisions l’Autorité infaillible de Dieu.

Or, force est de constater que le Concile a renoncé à l’exercice de son pouvoir ! C’est Jean XXIII qui l’a voulu ainsi. Cette surprenante décision, sans doute obscurément préparée et inspirée au Souverain Pontife, a été imposée à l’assemblée conciliaire, le 11 octobre 1962, dans son discours d’ouverture. Les Pères y apprirent qu’ils ne devraient pas y faire œuvre dogmatique, définir des vérités divines ni dénoncer les erreurs de ce temps, et surtout ne condamner personne. Or, ce sont précisément les caractéristiques nécessaires pour qu’il y ait acte infaillible du magistère extraordinaire. Cette décision de Jean XXIII a été confirmée par son successeur, le Pape Paul VI, dans son discours d’ouverture de la seconde session.





Paul VI rappela le but uniquement pastoral de Vatican II.

Paul VI fit plus, il ordonna d’annexer à Lumen Gentium une déclaration dont il avait déjà ordonné la lecture dans l’aula conciliaire par Mgr Felici, secrétaire du Concile. Elle est claire comme de l’eau de roche, elle se trouve dans toutes les éditions des Actes du Concile : On a demandé quelle qualification théologique doit être attribuée à la doctrine qui est exposée dans ce schéma. La Commission doctrinale a répondu qu’on s’en rapporte aux règles générales connues de tous, et renvoie à sa déclaration du 6 mars : «  Compte tenu de la coutume conciliaire et du but pastoral du présent Concile, ce saint Synode ne définit comme devant être tenus par l’Église que les seuls éléments relatifs à la foi et aux mœurs qu’il aura déclarés ouvertement tels. «  Or, aucun acte du Concile Vatican II n’a été déclaré ouvertement infaillible, comme chacun peut le vérifier facilement. Ainsi, pour la première fois dans l’histoire de l’Église, le Magistère suprême en instance conciliaire solennelle, s’est mis dans l’incapacité d’exercer son autorité infaillible en ne subordonnant pas tous ses desseins, en ne tendant pas de toutes ses forces à la recherche et à la proclamation de la seule Vérité divine !





Le Concile  n’a pas entendu exercer son «  pouvoir déclaratif ». 



  Selon les volontés du Concile : il n’a pas entendu exercer son «  pouvoir déclaratif  » qui consiste, selon Mgr Journet, à « découvrir, manifester les décisions immédiatement divines », ni par conséquent son « pouvoir canonique » qui consiste à « établir, instituer, promulguer des décisions immédiatement ecclésiastiques ».En conséquence, le Concile n’a pas réuni les conditions de travail humain, de soumission rigoureuse au dépôt de la foi, de précision et de clarté qui seules autorisent l’assurance d’une garantie infaillible de Dieu.

À la question : théologiquement, les Actes du Concile sont-ils infaillibles ? il faut donc répondre : NON, parce que, contrairement à son droit, et semble-t-il à son devoir, le Concile en tant que tel n’a pas voulu et donc n’a pas pu exercer son pouvoir de juridiction sous la forme « solennelle et extraordinaire » propre à cette Instance suprême. Ses actes ne sont donc pas garantis par l’assistance infaillible absolue du Saint-Esprit.

Que les évêques soient aujourd’hui d’accord avec un enseignement, liturgique, moral, pastoral nouveau n’est donc pas suffisant pour donner à celui-ci un caractère infaillible. Puisqu’il est nouveau, il lui faut une définition du magistère extraordinaire, ce que le Concile était certes habilité à faire, mais, nous l’avons vu, qu’il a soigneusement refusé de faire par l’autorité des Papes Jean XXIII et Paul VI. Les Actes du Concile Vatican II, et tous les actes du magistère authentique qui s’ensuivent, ne sont donc pas infaillibles.S’ils ne sont pas infaillibles, c’est qu’ils sont faillibles…

 De la sorte, que Cum ex Apostolatus Officio de Paul IV le 15 février 1559, ou Quo Primum tempore publiée le 14 juillet 1570 par saint Pie V, pas plus que Pastor aeternus,  deuxième des constitutions dogmatiques de Vatican I, proclamée solennellement par Pie IX le 18 juillet 1870, soutenant qu’il est impossible qu’un pape enseigne l’erreur car l’Esprit-Saint ne peut pas se tromper, ni nous tromper en inspirant à un pape d’enseigner et de pratiquer des apostasies, ne nous autorisent à follement déclarer que les Papes depuis Vatican II sont déposés puisqu’aucune décision du Concile ne touche à des points de dogmatique.





Aucune décision du Concile ne touche à des points de dogmatique !

Et si aucune proclamation relative à une question directement liée au dogme ne fut proclamée par les Papes pendant et après Vatican II, si aucun dogme nouveau n’a été promulgué, fort heureusement puisque le Concile se limita à une position uniquement pastorale, l’accusation de l’hérésie supposée des Papes tombe absolument et l’idée d’une vacance du Saint Siège soutenue par les milieux sédévacantistes apparaît alors pour ce quelle est : une très grossière absurdité et un puissant mensonge directement inspiré par Satan afin de détruire l’Eglise !

Source


Les ordinations anglicanes sont invalides !





« Les ordinations faites selon le rite anglican

ont été et sont absolument nulles et sans valeur. »

Léon XIII

   Lors de son récent voyage en Angleterre, Benoît XVI, à l’occasion de son discours aux Anglicans en l’abbaye de Westminster, a eu l’excellente idée de revêtir une étole ayant appartenu à Léon XIII, pape qui, dans sa bulle apostolique Apostolicae Curae  réaffirma la nullité absolue des ordinations anglicanes. Cette bulle fut promulguée le 18 septembre 1896. Le texte affirme : « Les ordinations faites selon le rite anglican ont été et sont absolument nulles et sans valeur. »

En dédiant cette lettre au bien-être du peuple anglais, Léon XIII rappelait qu’un nouveau rite de succession hiérarchique, illégitime et invalide, fut établi par Édouard VI d’Angleterre. Un débat avait récemment été lancé pour déterminer si ces ordinations étaient vraiment la suite de celles établies par le sacrement du Christ. Les écrivains catholiques et anglicans faisaient valoir leur point de vue quant à la validité des ordinations. Après de longues discussions, l’affaire des ordinations anglicanes a été soumise à la curie romaine pour qu’elle puisse à nouveau se prononcer sur la question. Plusieurs études ont ainsi été réalisées pour tenter de convaincre le pape de se pencher d’un côté ou de l’autre. Le port de l’étole de Léon XIII semble être une réponse directe allant dans le sens de l’invalidité des ordinations anglicanes.



Selon Léon XIII  le serment d’ordination prononcé par les anglicans

ne correspond pas à la définition de ce qu’est un prêtre.



Léon XIII indique que le conseil des cardinaux a pris sa décision en consultant les lettres de Jules III, qui avait envoyé Reginald Pole pour servir à titre de légat en Angleterre. Dans une lettre signée le 8 mars 1554, Jules III indique que ceux qui avaient été légitimement et justement promus pouvaient conserver l’ordre ecclésiastique catholique.



Benoît XVI portant l’étole de Léon XIII

lors de son voyage en Angleterre !



   À l’époque, il était clair que le clergé était divisé en deux classes, ceux commandés par Henri VIII et ceux d’obédience catholique. Le20 juin 1555, Paul IV avait publié la bulle Praeclara Charissimi obligeant les prêtres d’être ordonnés par des évêques et les évêques d’être nommés par le pape. Léon XIII cite doncJules III et Paul IV pour montrer que les ordinations anglicanes sont illicites au sens de la tradition de l’Église. De plus, il mentionne le cas d’un calviniste français et celui de John Clement Gordon, dont les ordinations édouardiennes avait précédemment été jugées invalides en 1684 et 1704.

 Gordon, qui voulait être ordonné dans l’Église catholique, avait dû refaire son cheminement, car l’ordination et la confirmation anglicane qu’il avait reçus n’étaient pas jugés valides. De l’avis de Clément XI, son cas pouvait et devait être appliqué à l’ensemble des membres de l’Église anglicane. Léon XIII affirme aussi que le serment d’ordination historiquement prononcé par les anglicans ne correspond pas à la définition de ce qu’est un prêtre. Ainsi, les anglicans ont longtemps omis d’affirmer que le pouvoir sacerdotal est le pouvoir de « consacrer et d’offrir le Vrai Corps et le Sang du Seigneur ». Les anglicans ont préféré reléguer la célébration eucharistique sur le plan commémoratif, en se situant ainsi délibérément à distance de la doctrine traditionnelle de l’Église catholique.





Les évêques anglicans ont une ordination invalide !



Vu que l’ordinal anglican de consécration épiscopale est de la même forme que celui des prêtres, les évêques anglicans ont une ordination tout aussi invalide. Dans la coutume liturgique, l’épiscopat n’est pas distinct du sacrement de l’ordre, mais est plutôt l’accomplissement suprême du ministère sacré. Léon XIII fait aussi appel à l’histoire pour montrer que l’anglicanisme a été pendant très longtemps influencé par le calvinisme et que les circonstances historiques ayant mené à l’élaboration de l’ordinal anglican étaient particulièrement défavorables à l’Église. L’encyclique se conclut par un appel à l’étude dévouée des Écritures, à la charité chrétienne, à la recherche de la vérité, à l’amour du Vrai Pasteur et à la réunion joyeuse de tous les prêtres dans l’Église.





Le libéralisme est une hérésie !





 Grégoire XVI, dans l’encyclique « Mirari vos » (1832), 

condamna fermement le libéralisme théologique et politique. 



  Le libéralisme, dont souffre et meurt notre société occidentale, qui a frappé l’Eglise lors du concile Vatican II et qui reste un germe de corruption chez les modernistes,  manifeste un optimisme humaniste fallacieux puisque la société n’évolue pas vers la réalisation du Royaume céleste, qui serait une éthique de la perfection humaine, mais est en prise avec des forces négatives qui tendent à un asservissement toujours plus important de l’esprit de l’homme. Comme le dira fort justement le cardinal Billot, « le principe du libéralisme est absurde, contre nature et chimérique » .



Selon Don Félix Sarda y Salvany,






Sur le plan purement théorique, le présupposé du libéralisme est d’une plate indigence erronée. Pourquoi ? Tout simplement, comme l’expliqua Joseph de Maistre, par ce qu’en raison de sa croyance en la prétendue bonté de la «Loi naturelle» qui serait « inscrite au cœur de l’homme » et des choses, il évacue le fait que l’homme n’est pas libre, mais au contraire prisonnier d’un déterminisme ontologique qui trouve sa source dans le « péché des origines » qui place chaque créature sous la dépendance directe de l’esclavage de passions incontrôlées, esclavage que nous recevons tous en naissant en tant qu’enfants d’Adam. 



 L’homme n’est pas libre, mais au contraire prisonnier  

et asservi depuis le péché originel ! 

De la sorte le libéralisme souffre d’un vice rédhibitoire : l’optimisme idéaliste. Dès lors, sous prétexte d’une croyance absurde dans les possibilités de l’auto équilibre des forces contradictoire, et en proclamant l’autonomie absolue de l’homme sur le plan moral, social, économique et spirituel, le libéralisme est, positivement, une idéologie mortifère, impie, négatrice des conséquences de la Chute, et donc oublieux du caractère abîmé du monde dans lequel nous nous trouvons, et donc du caractère foncièrement surnaturel de la Révélation qui excède toutes les données mondaines. 



Pie IX dans la sedia gestatoria lors de l’ouverture de Vatican I.



Ainsi à terme, et logiquement, le libéralisme conduit à une double négation, l’une pratique, par un excès d’optimisme, des nécessaires lois régulatrices qui doivent régler, arbitrer et maintenir les activités humaines qui sans cela deviennent rapidement folles ; l’autre, théorique, car en mettant l’humanité divinisée au niveau providentiel de Dieu, elle installe la dialectique du devenir en tant qu’idole effective remplaçant le Créateur. Ceci explique qu’en tant que doctrine constituée, le libéralisme ait été radicalement censuré et condamné par l’Eglise, qui l’a qualifié sous les termes de « rationalisme » et de « naturalisme » – la condamnation la plus explicite de cette hérésie, figurant dans la Constitution « De Fide » du Concile de Vatican I, en 1870. 

   

   

Lire : 

LE LIBÉRALISME :


HÉRÉSIE SPIRITUELLE ET ERREUR TRAGIQUE !



Intégristes : les intransigeants de la Tradition !



En écho à notre article précédent : Le retour des catholiques intégristes !, il nous semble intéressant de mettre en ligne deux extraits d’une communication d’Henri Tincq  ancien journaliste au Monde et au Monde des religions, prononcée Le mardi 14 avril 2009 lors de la deuxième séance du séminaire « Des dieux dans la Cité ? Religion, spiritualité et politique au XXIe siècle », dirigé par Jean-François Colosimo, intitulée « Catholicisme : le retour des intégristes ? », dans laquelle il expose assez clairement sa haine profonde de la Tradition catholique.



Pour Henri Tincq la filiation entre la pensée de Maurras

et de Mgr Lefebvre est évidente. 

Prétendant étudier la pensée intégriste, Henri Tincq s’interroge in fine sur les gestes de Benoît XVI en direction des intégristes, qu’il critique très sévèrement, et pour lequel il a des mots extrêmement durs. Pour Henri Tincq, «la frontière est de plus en plus poreuse entre les provocations intégristes» et un «néo-intransigeantisme (qui) souffle dans l’Église catholique». Un repli identitaire que le journaliste n’attribue pas au pape lui-même, mais à de prétendus  « groupes influents qui agissent en son nom, qui n’ont jamais fait le deuil de l’Église autoritaire et repliée de jadis ». Cette Eglise, évidemment, Henri Tincq et ses amis modernistes la rejettent, la détestent et auraient souhaité, à la faveur de Vatican II, sa disparition définitive. Or ce n’est pas le cas, loin de là même puisque la Tradition semble se développer de façon surprenante, d’où leur colère furieuse contre son retour visible et marquant, retour soutenu et encouragé précisément par Benoît XVI.





Les gestes de Benoît XVI à l’égard des traditionalistes,

provoquent la colère des modernistes !



   Benoît XVI, écrit d’ailleurs Tincq, «se trompe en pensant que ces concessions vont conduire à terme les intégristes à se repentir, à se prononcer en faveur du Concile. (…) Ils n’ont jamais cessé de prôner le retour à une Église “intransigeantiste”, anti-œcuménique et anti- moderne. » l’intégrisme catholique est «une histoire franco-française», dont les racines idéologiques puisent aux grandes déchirures de l’histoire nationale depuis la Révolution. Henri Tincq soutient avec une visible complaisance, que le lien intrinsèque entre intégrisme catholique d’aujourd’hui et Action française d’hier, explique le refus du dialogue interreligieux et les profonds désaccords avec le concile Vatican II. Pour Tincq,  les catholiques intégristes se sentent orphelins de l’Action française et de Vichy, et se caractérisent naturellement par leur aversion des institutions républicaines, leurs références doctrinales sont le Syllabus de Pie IX et le Pascendi de Pie X. L’un et l’autre condamnent le « modernisme », « rendez-vous de toutes les hérésies »,et la liberté de conscience, de pensée, de presse, comme les droits à la raison et la science :  ils représentent les soldats intransigeants de la Tradition !

Pour Henri Tincq aucun doute, la filiation entre la pensée de Maurras et de Mgr Lefebvre est évidente : les lefebvristes «ont rejoué après le Concile, sur une autre base, la partie qui avait été perdue par leurs aïeux ou par leurs maîtres, dans leur jeunesse, dans un cycle non brisé de violence ecclésiale». Le lefebvrisme ? «Un “‘Mai 68” de droite, avec les mêmes ressorts, la même brèche, la même théorie d’un complot universel, la même hostile défiance, malgré tout envers l’autorité.»

Source


Le retour des catholiques intégristes !



     

  « Ces catholiques héritiers de cette Église de la Contre-Réforme,       

 de la contre-révolution, du contre-modernisme…  

les voilà de retour !      

         

    

  

   Henri Tincq, avec une pointe perceptible de regret, écrit dans son livre « Le retour des intégristes » : « On les croyait vaincus, anéantis, renvoyés aux poubelles de l’histoire, ces catholiques intégristes, héritiers de cette Église de la Contre-Réforme, de la contre-révolution, du contre-modernisme qui, jusqu’aux années 1950, avait écrasé de son arrogance la scène politique et religieuse de l‘Europe. Or, les voilà de retour », et il a raison, la Tradition catholique est effectivement de retour afin, avec l’aide de Dieu, de réédifier la chrétienté ! 

 L’Eglise doit se comprendre comme une critique de l’idéologie moderne et de la pensée des Lumières, et par voie de conséquence du libéralisme en tous ses aspects. L’Eglise oppose sa conception de l’homme et de la société à celle du monde moderne. Elle ne vise pas simplement à apporter son concours à l’analyse de la critique du monde moderne, mais elle sert un objectif spirituel pour chercher à organiser le monde en référence à sa vérité. Ce dessein est traversé l’ensemble du magistère doctrinal de l’Eglise.



 L’Eglise oppose sa conception de l’homme      

et de la société à celle du monde moderne.       

    L’Eglise traditionnelle n’a pas renoncé à opposer son système de pensée aux valeurs modernes impies, qui sont en opposition directe avec l’enseignement de l’Evangile. La traduction théologique et politique de ce débat porte inévitablement sur la question de la laïcité, et par voie de conséquence sur la place de l’Eglise dans la sphère temporelle. L’institution religieuse n’oublie pas qu’elle a joué un rôle politique important de la fin de l’Empire romain jusqu’au XVIIIème siècle, période à partir de laquelle elle est progressivement expulsée des affaires temporelles. C’est cette réalité politique dont la Révolution a fait table rase, qui doit de nouveau s’imposer, et que l’Eglise doit retrouver pour que surgisse de l’Histoire, à la faveur de la Divine Providence, une nouvelle chrétienté !   




Les sacrements de l’Eglise sont valides !



   

  Les rites de l’Eglise catholique, ne peuvent être    

ni illicites ou encore moins invalides !   

Il n’est pas rare d’entendre dire que Vatican II, par sa réforme liturgique, a falsifié tous les sacrements, soit en eux-mêmes soit dans les cérémonies qui les entourent. On les a tellement modifiés répètent les sédévacantistes,  que la plupart d’entre eux sont devenus inefficaces et invalides. Ainsi, beaucoup s’interrogent parmi les fidèles attachés à la Tradition : est-ce que les sacrements, les ordinations de l’Eglise post-conciliaire sont valides ? Plus grave encore, quelques uns soutiennent l’idée selon laquelle Benoît XVI ne serait pas Pape parce que non validement consacré évêque.     

Or, déclarer tout de go invalide un sacrement conféré par l’Église catholique, selon le rite nouveau décrété par l’Autorité romaine, est absolument inconcevable : cela revient à convoquer le Juge suprême au tribunal privé de notre conscience ! N’oublions pas qu’en matière liturgique le Magistère romain a tout pouvoir légal pour abroger un ancien rituel et le remplacer par un autre, l’usage constant de l’Église le démontre depuis des siècles.      

   

Déclarer invalide un sacrement conféré dans l’Église catholique,    

selon le rite nouveau décrété par l’Autorité romaine,    

est inconcevable :    

cela revient à convoquer le Juge suprême    

au tribunal privé de notre conscience !   

     

   Certes l’Eglise, sous l’emprise du modernisme, fut audacieuse en changeant la manière de conférer les sacrements. Mais pour qu’un sacrement soit valide, il faut la matière, la forme et l’intention. Cela, le pape même ne peut le changer. Précisons d’abord, sur le plan historique, que depuis le simple rite de l’imposition des mains accompli par les Apôtres (cf. l’ordination d’Étienne dans Ac 6, 6) jusqu’à la veille du Concile, la piété multiséculaire de l’Église avait ajouté, depuis le dixième siècle, dans le Pontifical romain, bon nombre de rites secondaires allégoriques, visant à exalter, expliquer visuellement aux fidèles peu cultivés la dignité que conférait l’ordination sacerdotale.     

Ces rites jouaient le même rôle que les vitraux dans les cathédrales, enseignant en images aux fidèles les Mystères de la foi, éclairant par là leur piété. Mais tout compte fait, une cathédrale sans vitraux… demeure cathédrale tout autant ! Or ces rites secondaires foisonnaient à tel point qu’en 1439, dans son décret aux Arméniens, le pape Eugène IV fut obligé de préciser que la matière du sacrement était une chose, et l’imposition des mains la forme nécessaire à l’ordination.     

    

   Or dans la constitution apostolique Sacramentum Ordinis de 1947, Pie XII contredit formellement le Décret aux Arméniens d’Eugène IV en établissant que la matière et la forme de l’ordination sont l’imposition des mains et la prière consécratoire. Cela n’a donc pas une importance si considérable. Il s’ensuit que la  modification par le nouveau Pontifical romain de 1968 du texte qui a été abrégée en vue de faire ressortir le rite essentiel du sacrement qui est l’imposition des mains, est légitime, même si elle supprime une part importante de la cérémonie.      

    

 La matière et la forme de l’ordination sont l’imposition des mains    

et la prière consécratoire.   

L’Autorité souveraine de l’Église a pu dans les siècles et peut encore aujourd’hui changer le geste ou les paroles sacramentels, sans altérer la validité et l’essentiel du sacrement qui est ailleurs. La doctrine constante de l’Eglise est que le prêtre est revêtu d’un caractère sacré indélébile : Tu es sacerdos in æternum. Il a beau faire, devant les anges, devant Dieu, dans l’éternité, il restera prêtre ou évêque.   Rappelons trois vérités incontestables :     

 - 1° Le développement des rites est normal et traditionnel.     

 - 2° Le Souverain Pontife a tout pouvoir, de par les promesses de Notre-Seigneur Jésus-Christ, de réformer les rites sacramentels sans que la validité en souffre.     

 - 3° Juger soi-même de l’invalidité des rites à l’encontre de l’Autorité et de l’usage de « l’Église qui était, est et sera toujours l’infaillible interprète et fidèle législatrice des volontés de Notre-Seigneur », revient à renier la foi en la Sainte Église catholique, article de notre Credo.     



   

Les prêtres ordonnés selon le nouvel Ordo de Paul VI,   

sont effectivement prêtres.   

    

 Les sacro-saints rites ont été changés, il est vrai, et on peut le regretter énormément, mais n’imaginons pas que désormais des milliers de faux prêtres et de faux évêques, voire un faux pape, sont en circulation depuis qu’il y a eu des ordinations selon le nouveau rite ! Une accusation aussi démente mène droit au sédévacantisme que nous avons fermement dénoncé dans ses dangers et funestes conséquences, et conduit à la conclusion que l’Église romaine n’existe plus aujourd’hui, affirmations absolument inacceptables, folles et terrifiantes, car cela signifierait que Satan est vainqueur et a triomphé du Christ !     

   

« Si un laïc était élu Pape, le charisme de l’infaillibilité lui est accordé    

dès l’instant de son acceptation, même avant son ordination. »    

Pie XII   

   Certes, la Réforme liturgique dans son ensemble, la réforme des rites du sacrement de l’ordre incluse, est moralement inacceptable et s’éloigne de façon impressionnante de la foi catholique telle qu’elle a été définie par le Concile de Trente. Mais, on l’oublie trop rapidement, ce qui fait un Pape c’est son élection par le conclave, ceci avant même sa consécration, telle est la source de sa légitimité, fut-il laïc. C’est ce que dira Pie XII dans un discours prononcé en français au IIème Congrès mondial de l’apostolat des laïcs, congrès qui eut lieu à Rome le 5 octobre 1957 :   

« Si un laïc était élu Pape, il ne pourrait accepter l’élection qu’à condition d’être apte à recevoir l’ordination et disposé à se faire ordonner ; mais le pouvoir d’enseigner et de gouverner ainsi que le charisme de l’infaillibilité lui seraient accordés dès l’instant de son acceptation, même avant son ordination. »    

(Discours, Documentation catholique, n° 1264, p. 1415).   

On le voit,  un laïc, élu à la papauté, peut avoir le pouvoir de juridiction et de magistère, avec le charisme de l’infaillibilité, et donc être vraiment Pape formellement, immédiatement, étant encore laïc et avant d’avoir reçu la consécration épiscopale (et même l’ordination sacerdotale), contrairement aux prétentions des nouveaux et originaux “sédévacantistes”. Si un laïc peut être un Pape à part entière disposant de l’infaillibilité du seul fait de son élection par le conclave, comment considérer que les Papes depuis Vatican II, tous prêtres et évêques élus selon le mode traditionnel, ne le soient pas. Ceci n’a strictement aucun sens !   

Par conséquent, si le rite de la Messe et celui des sacrements, y compris celui de l’ordination épiscopale, qui ont été promulgués après Vatican II par un Pape légitime, et c’est bien le cas pour tous ceux qui se sont succédés sur la chaire de Pierre depuis 1962, ces rites sont, bien que douteux et hautement contestables sur le plan liturgique – ceci est certain – des rites de l’Eglise catholique, ils ne peuvent être ni illicites ou encore moins invalides. Les prêtres selon le nouvel Ordo sont donc effectivement prêtres, les évêques entièrement évêques et les sacrements qu’ils célèbrent, les ordinations qu’ils effectuent, parfaitement valides et authentiques.


Le sédévacantisme est une erreur !



  

Le sédévacantisme est un poison spirituel très dangereux !

 Le pape n’a pas de supérieur sur la terre capable de le juger,

Seul Jésus-Christ peut démettre le pape de ses fonctions.

  

  La thèse sédévacantiste (Le mot « sédévacantisme » est composé de deux mots latins qui signifient « la Chaire [du Pape] est vacante »), que l’on rencontre parfois dans le milieu traditionaliste, est simplement une thèse erronée, inexacte et fausse, que nous ne devons, ni ne pouvons tolérer dans un esprit de charité, car le sédévacantisme est un poison spirituel très dangereux.  Il conduit à une attitude qui n’est pas catholique mais schismatique !

Les mirages séducteurs du sédévacantisme, éloignent de l’Église et des sacrements. L’état d’esprit des sédévacantiste est caractérisé par une idée fixe, qui est presque une obsession : l’éloignement de la hiérarchie suprême de l’Eglise de la foi catholique intégrale. Apparemment, leur esprit s’est figé sur le problème du pape hérétique, qui leur apparaît comme étant très sérieux et sans remède. C’est un cas typique, de par son pessimisme outré, de « Désolation Spirituelle ».

  Or, contrairement à ce qu’imaginent les sédévacantistes plusieurs, docteurs, théologiens et papes ont enseigné qu’un pape peut professer des hérésies contre la foi. Le pape Adrien VI († 1523) dit que : « Si dans l’Église Romaine, on considère la tête ou le pontife, il est hors de question qu’un Pape peut errer dans les domaines touchant à la foi. Il le fait quand il enseigne une hérésie par son jugement propre ou par ses décrets. En vérité, beaucoup de Pontifes Romains ont été hérétiques« .Honorius (625-638), par exemple, a été condamné en 680 par le 3e Concile de Constantinople à cause de ses lettres au Patriarche Sergius, lesquelles étaient favorables à l’hérésie Monothélite. Le dernier en date à avoir été hérétique, fut le Pape Jean XXII (†1334). » Le Bienheureux Pape Pie IX (†1878) a reconnu le danger qu’un pape soit hérétique et « enseigne (…) contrairement à la foi Catholique », et il a ordonné: « ne le suivez pas ».  Il dit encore: « Si, dans le futur, un pape enseigne quoi que ce soit contre la foi Catholique, ne le suivez pas. » (Lettre à Mgr. Brizen). Par ailleurs un document pontifical officiel admet qu’un pape peut tomber dans l’hérésie. Il s’agit d’un document du Pape Adrien II, daté de plus de 200 ans après la mort d’Honorius: « Après sa mort, Honorius a été anathématisé par l’Église d’Orient; mais nous ne devons pas oublier qu’il était accusé d’hérésie, le seul crime qui rendait légitime la résistance des inférieurs aux ordres de leurs supérieurs et le refus de leurs doctrines malicieuses. »





Selon Francisco Suarez (1548-1617),  

la juridiction ecclésiale peut être parfaitement maintenue,

après que le clerc soit tombé dans l’hérésie.



Evidemment l’Écriture Sainte et la Tradition enseignent clairement qu’il y a une profonde incompatibilité in radice (dans la racine) entre la condition d’hérétique et la possession d’un titre de juridiction ecclésiastique, parce qu’un hérétique cesse d’être un membre de l’Église. Cependant une telle incompatibilité n’est pas absolue, c’est pourquoi les théologiens utilisent l’expression in radice (à la racine). De la même manière qu’une plante peut rester verte un certain temps après avoir été déracinée, de même la juridiction peut être maintenue, quoique de manière précaire après que le clerc soit tombé dans l’hérésie (cf. Suarez).  Les théologiens basent leur argumentation sur le Droit Canon, Can. 2314: « Tous les apostats de la foi Chrétienne, et chaque véritable hérétique et schismatique encourent l’excommunication ipso facto.  S’ils ne respectent pas les avertissements, ils seront privés de leur bénéfice, dignité, office… et, s’ils sont clercs, après les avertissements nécessaires, ils seront déposés. » Puis, le Can. 2264 déclare illicite, mais pas automatiquement invalide, les actes de juridiction posés par quelqu’un qui a été excommunié: « Un acte de juridiction posé par une personne excommuniée, que ce soit au for interne ou au for interne, est illicite; cependant si une sentence condamnatoire a été prononcée, il devient invalide, sans porter préjudice aux prescriptions du Can. 2261; sinon il est valide. »

   De ce fait le pape hérétique perd donc effectivement son pontificat sur une déclaration officielle d’hérésie. Néanmoins, et c’est là que réside la difficulté majeure, il est clair qu’une telle déclaration ne peut être juridique, car le pape n’a pas de supérieur sur la terre qui soit capable de le juger, de la sorte même s’il tombe dans une hérésie notoire, le pape ne perd jamais son pontificat.  Ce serait seulement un acte non juridique par lequel Jésus-Christ Lui-même démettrait le pape de ses fonctions. Telle est l’opinion défendue par Cajetan et Suarez

Il y a donc deux dangers gigantesques potentiels dans le sédévacantisme : le risque de tomber dans l’hérésie du Conciliarisme – qui a été condamnée par l’Église (en effet qui peut nous dire, de façon certaine, qu’une déclaration d’hérésie venant d’un groupe d’évêques n’est pas une tentative de déposition?) – et de tomber gravement dans le subjectivisme en s’imaginant compétent, à la place du Christ, puisque le pape n’a pas de supérieur sur cette terre, pour juger et déposer le Souverain Pontife, ce qui est une pure folie.  

  Peu importe comment ils essayent de justifier leur position, il nous faut admettre que la thèse sédévacantiste n’est pas basée sur des faits objectifs, mais plutôt sur du subjectivisme luthérien.  Le seul critère objectif requis par la théologie Catholique pour la reconnaissance d’un vrai pape est la reconnaissance de l’élu par les cardinaux, les évêques et par toute l’Église. Dans le cerveau des sédévacantistes, ce critère ne peut plus être objectif, mais devra nécessairement faire appel à une source qui est fondamentalement subjective, même si on essayera de se justifier en la faisant apparaître comme objective. Ainsi, parce que l’attitude sédévacantiste n’est pas basée sur les principes sûrs et objectifs de la théologie, mais sur le subjectivisme qui fait imaginer que le pape est déposé, elle fonctionne comme un puissant repoussoir à l’égard de l’Eglise et agit dans l’esprit selon le mode de la  « Désolation Spirituelle » qui est un mal intérieur de l’âme extrêmement grave.



Le subjectivisme, caractéristique du sédévacantisme,

  agit dans l’esprit  selon le mode de la  « Désolation Spirituelle »,

mal intérieur de l’âme extrêmement grave.

  Dans le livre des Exercices Spirituels, St. Ignace de Loyola donne les règles du Discernement des Esprits.  Voici celles qui devraient être appliquées au cas de Désolation Spirituelle des sédévacantistes: contre-attaquer la tentation par la prière et la pénitence (6e règle); poser un acte de volonté par lequel on refuse de se laisser enfermer dans une controverse qu’on est pas qualifié pour résoudre (12e règle).  Pour atteindre ce but, il faut pratiquer une stricte discipline intellectuelle et une mortification de la volonté propre, autrement dit l’humilité.  Dans notre vie de tous les jours, il y a beaucoup de problèmes que nous sommes incapables de résoudre, car nous ne sommes pas qualifiés pour.  Il nous faut savoir le reconnaître avec humilité. Plus encore, il est nécessaire de calmer et de dédramatiser le problème du pape: quand vous allez apparaître devant St. Pierre, ne pensez pas qu’il vous demandera quelle opinion vous avez eu au sujet de l’un de ses successeurs. Soyons clair: nous ne prétendons pas vouloir évacuer le problème réel de l’Église depuis Vatican II, mais simplement donner quelques règles simples de discipline intellectuelle pour dédramatiser la question sédévacantiste, qui apparaît clairement comme un cas de Désolation Intellectuelle. Souvenons-nous toujours que le démon est un menteur. Il se sert du parasite sédévacantiste pour détourner certaines âmes pieuses des moyens de sanctification, la messe et les sacrements. Soyez sur vos gardes !





St. Ignace enseigne qu’il faut, en cas de Désolation Spirituelle,  

contre-attaquer la tentation par la prière et la pénitence .



  Quand nous apparaîtrons devant le Christ, il ne nous demandera pas notre opinion sur la légitimité des pontificats de Jean XXIII, Paul VI ou Jean-Paul II.  Il nous demandera plutôt si nous avons gardé la foi, et si nous l’avons nourrie en assistant à la messe et en recevant les sacrements. 

Certes nous résistons aux autorités ecclésiastiques quand elles s’écartent de la Tradition. Cependant soyons clairs: ce n’est pas par un jugement particulier que nous choisissons ce que nous voulons suivre dans les enseignements des Papes Jean XXIII, Paul XVI, Jean-Paul II ou Benoît XVI, mais c’est en vertu du critère objectif qu’est la Tradition.



  

Nous professons une communion parfaite avec Pierre

et son successeur légitime, le Pape,

et pour rien au monde nous ne nous séparerons de Pierre,

le Rocher sur lequel Jésus-Christ a fondé son Église !



  Nous avons le droit de refuser les documents officiels qui s’écartent des 2000 ans de Tradition.  Citons quelques théologiens de renom.  St. Thomas d’Aquin enseigne que, dans des situations extrêmes, il est licite de s’opposer  publiquement à une décision papale, comme St. Paul résista à St. Pierre (Galates II, 14). Maiscomme Catholiques, nous sommes tenus de croire que l’Église est Une, Sainte, Catholique et Apostolique et nous désirons de tout notre cœur mourir dans cette foi, car hors de l’Église il n’y a pas de salut. Nous professons aussi une communion parfaite avec Pierre et avec son successeur légitime, et pour rien au monde nous ne nous séparerons de Pierre, le Rocher sur lequel Jésus-Christ a fondé son Église.  Nous croyons fermement à l’infaillibilité pontificale telle qu’elle a été définie par le Premier Concile du Vatican. Nous reconnaissons que le pouvoir du pape n’est pas absolu, mais qu’il est délimité par la Sainte Écriture et la Tradition. 

Enfin à Dieu seul nous rendons une obéissance illimitée et inconditionnelle !


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